Chaque année, plus de 430 millions de tonnes de plastique sont produites dans le monde – soit 43 000 tours Eiffel. Et pourtant, 81 % finissent à la poubelle en moins d’un an, dont 8 millions de tonnes dans les océans. Si rien ne change, il y aura bientôt plus de plastique que de poissons dans nos mers.
À La Réunion, le constat est tout aussi alarmant : plus de 90 % du plastique collecté est enfoui. Une ressource gaspillée, alors qu’elle pourrait être transformée, valorisée, réutilisée.
👉 Et si ce plastique devenait un allié pour construire l’habitat de demain ?
Le plastique, matériau honni du XXIe siècle, pourrait-il devenir le héros inattendu de la construction durable ?
À l’heure où les ressources naturelles s’amenuisent, où le coût des matériaux flambe, et où l’urgence climatique impose de nouvelles façons de bâtir, il est temps de réinterroger nos certitudes.
Le secteur du bâtiment, responsable à lui seul de près de 40 % des émissions mondiales de CO₂, n’échappe pas à cette contradiction.
Chaque chantier génère une quantité colossale de déchets. Et pourtant, nous continuons à enfouir, incinérer, ou exporter nos plastiques, au lieu d’en faire des matériaux secondaires utiles.
Le gâchis est double : environnemental, mais aussi économique.
À La Réunion, où les matériaux de construction sont majoritairement importés, le plastique recyclé pourrait être bien plus qu’un déchet évité : une ressource stratégique.
Partout dans le monde, des initiatives audacieuses transforment déjà le plastique en matière de construction.
L’entreprise Le Pavé fabrique des dalles design et durables à partir de plastique recyclé, utilisées dans l’aménagement intérieur. Leur approche ? Créer un matériau beau, local, réplicable.
Furniture for Good, fondé en 2019 à la suite d’un constat : près de 3 millions de déchets sont dus uniquement au marché de l’ameublement, produit du mobilier éco-responsable avec une chaîne de production industrielle, locale et en mettant l’aspect social au cœur de son métier.
BGS Recyplast, en Guinée, développe aussi une filière innovante de pavés urbains à base de plastique fondu. Une solution qui répond aux défis de la bétonisation des sentiers de terre, de la pollution et de l’emploi local.
Gjenge Makers, fondée par la kényane Nzambi Matee, transforme les déchets plastiques en briques ultra-résistantes.
Capobianco Soluciones Ecológicas transforme les emballages usagés en mobilier urbain, et contribue ainsi à une gestion intégrée des déchets depuis plus de 10 ans.
Le projet Habit’Ame crée des éléments de second œuvre, du mobilier et des objets du quotidien, tout en luttant contre la pollution plastique, le chômage, et le manque de matériaux sur l’île.
Partout, le plastique devient ressource. Partout, sauf chez nous.
Le plastique réunionnais a de la valeur. Il peut créer de l’emploi, de l’innovation, de la durabilité.
Imaginez un futur où les écoles, les logements sociaux, les espaces publics intègrent des matériaux recyclés, sûrs, esthétiques et fonctionnels. Où chaque barquette jetée devient une dalle, un banc, un mur. Où l’on bâtit sans piller. Où l’on crée sans polluer.
Construire demain, c’est accepter de transformer les contraintes en opportunités. C’est faire de chaque déchet un projet. C’est repenser le bâtiment comme un écosystème, circulaire, local, résilient.
Mais pour cela, il faut oser, expérimenter, fédérer. Pour cela, il faut une vision collective, une volonté politique, une mobilisation citoyenne.
Un projet autour du plastique ? Envie de construire la filière locale ? Contactez-nous !
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